Promenade dans la noirceur.. [à qui veux poster..]

Kotori avait complètement raté l'heure du couvre-feu. Il était sorti se perdre en ville, l'esprit dans le vague, laissant ses pieds le guider là où ils le porteraient. Au final, Kotori s'était retrouvé perdu au fin fond du bois sillonnant l'une des grosses bâtisses constituant l'Académie. Et quand l'adolescent s'en était rendu compte, il était déjà trop tard. Les portes de l'école étaient fermées, verrouillées pour la nuit. Donc, impossible d'y retourner. Il avait donc rapidement fait demi-tour, préférant errer par-ci et par-là plutôt que de geler sur place devant la façade déserte de l'établissement.

Kotori enfouit son visage dans le collet trop grand de son pull noir et enfonça plus profondément ses mains dans ses poches. Il ne faisait heureusement pas trop froid cette nuit. L'adolescent laissa son regard jaune glisser sur le sentier malmené de la forêt, se perdant à nouveau en lui-même. Pour une fois, Kotori se sentait drôlement calme. Et ce, malgré le fait qu'il était seul, perdu dans une forêt au milieu de la nuit et ce, sans possibilité de rentrer à l'Académie avant les petites heures du matin. Il alla même jusqu'à fermer ses paupières quelques secondes, comme pour profiter de l'air frais de la nature.

C'était vif et calme à la fois. Une atmosphère idéale. Angoissante mais si paisible. Magnifique. Kotori frissonna. Il songea au fait que ce serait un endroit parfait pour passer le temps, que ce soit en composant un peu de musique ou en fabriquant ses bijoux.

Cependant, sa tranquillité fut bien vite brisée lorsque Kotori se prit malencontreusement le pied dans une racine qui dépassait. Le jeune homme perdit évidemment l'équilibre et s'étala pathétiquement sur le sol. Son genou gauche se cogna durement contre une pierre et Kotori ne put empêcher un bref hoquet de souffrance lorsque la douleur lui perça les sens comme une lame aiguisée. Il sentait sa frustration gagner du terrain, le feu commençant à lui ronger les entrailles lorsque...

Des craquements secs de branchage lui indiquèrent la présence d'une seconde personne. Kotori sentit sa colère redescendre, rapidement remplacée par du découragement. C'était exactement ce dont il avait besoin pour parfaire sa soirée, visiblement.

[désolé de l'immense retard >.<]

Une brise plus froide se levait tranquillement, quoi de plus normal en hiver. Jézabel plaça le capuchon de la cape, qu’elle portait l’hiver, pour protégé ses oreilles du froid, continuant à regarder le paysage qui défilait devant elle lentement. La musique de son lecteur s’arrêta soudainement, celui-ci n’avais plus de batterie. Elle ne put retenir un -m*rde- avant de retirer ses écouteurs et de ranger son lecteur dans sa poche, qui était à l’intérieur de son manteau-cape. Le calme de la nuit berçait un silence, chatouillé par la brise qui faisait frémir les branches d’arbres. Jézabel soupira, relevant ses yeux pour regarder le ciel rempli d’étoile. Il n’y avait pas de nuage dans celui-ci, et on pouvait voir la lune baigné dans le noir.

Un bruit brisa le silence. Un petit cri humain, rien de fort, rien de bien plaintif, seulement sonore dans la grande forêt. Le son se perdit dans son immensité, mais l’étudiante savais à peu près d’où venait celui-ci, et tenta tant bien que mal de trouvé la provenance. En continuant à marcher, sans porter attention au sol pavé d’embûches, elle fini par apercevoir un jeune homme, étendu sur le sol. Celui-ci avait les cheveux semblant noir, des vêtements sombres, aussi. Elle ne put voir son visage de son emplacement, mais il était inévitable qu’elle s’était fait entendre. L’angle qu’elle pouvait percevoir du jeune homme ne lui permis pas d’en voir plus, ni même de savoir s’il était blessé. Il était inévitablement tombé, puisque rare sont ceux qui se jette eux-mêmes sur le sol dans une forêt. La jeune femme s’approcha, se pencha un peu vers l’autre.
-Rien de cassé?-

De son habituel ton neutre, souvent même froid, avec les autres, Jézabel n’était pas très ouverte à la compagnie, mais il aurait été idiot et impoli de simplement passer son chemin, laissant l’étranger allongé sur le sol. Elle avait donc posé sa question d’un ton qui aurais pus supposé plus d’intérêt à la réponse, mais il ne fallait pas s’étonner de son manque de compassion pour les autres.

Kotori resta un instant immobile. Ce n'était qu'à moitié par choix puisque son genou le faisait réellement souffrir. Il attendait donc à la fois que la personne inconnue s'éloigne (ou s'approche) de lui et que la douleur disparaisse quelque peu. Kotori releva légèrement son visage, souhaitant mettre une distance plus raisonnable entre son nez et le tapis de terre et de feuilles mortes qui s'étalait à ses pieds. Finalement, alors qu'il allait définitivement faire un mouvement pour se relever, une voix douce mais froide l'interrompit.

À l'entendre, on aurait dit que la jeune fille -car c'en était inévitablement une- posait plus une constatation qu'une question sur son état. La pensée que ce n'était pas une approche très amicale n'effleura pas l'esprit de Kotori. Celui-ci se releva plutôt sur ses coudes, délicatement, pour mieux faire face à son interlocutrice.

...Il avait l'étrange impression de faire de plus en plus de rencontres par les temps qui couraient. Ce qui n'était pas vraiment pour lui plaire.

En tous les cas, la jeune fille qui lui faisait face était difficilement visible au beau milieu de l'obscurité et des ombres de la forêt. Kotori crut cependant voir briller ses cheveux d'une pâleur irréelle alors qu'elle se penchait légèrement pour l'apercevoir. Le fait qu'il devait toujours répondre à la question polie posée par la jeune fille s'imposa à son esprit. Dans une grimace, Kotori murmura presque:

-Non, non, je vais bien...

Il entreprit aussitôt de se relever, constatant que la douleur de son genou avait presque disparue. Une fois debout, Kotori jeta un oeil furtif en arrière, réalisant pour la première fois qu'il était réellement perdu au milieu de la forêt, et reporta son attention sur la jeune fille. Comme nerveux, il ajouta:

-...Je... Merci de...

Kotori s'arrêta d'un coup. Il devait avoir l'air vraiment imbécile. Devait-il tenter une approche particulière, au moins pour remercier proprement la jeune fille? L'humain décida de tenter le coup. D'une façon bien maladroite.

-Tu es...perdue?

Il faillit ajouter "Toi aussi" mais, la pensée qu'il aurait eu l'air encore plus crétin l'arrêta. Décidément, Kotori n'en menait pas large.